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Rencontre avec les DJs aux noms de scène les plus douteux
Mais qu’est-ce qui pousse un individu à se donner le nom de « Rainbow Ejaculation »?
J’avais passé quatre heures à écouter des remixes merdiques du morceau de Pulp Fiction, ‘Angel Of Death’ de Slayer avec la voix d’un MC dancehall et une myriade de tracks régurgitant des kicks distordus et des beats breakés à plus de 200 bpm. J’aimerais pouvoir dire que j’atteignais alors un état de zénitude complet, mais la vérité c’est que je me demandais alors si l’agrafeuse du bureau aurait la puissance requise pour garantir la fermeture hermétique de mes oreilles. Puis Elias Cole aka E-Coli m’envoie un lien : deux présentateurs radio discutent et essaient de déterminer s’il est un vrai DJ. Ils sont certains qu’il n’en est pas un. Alors que j’écoute le stream, je ne peux pas m’empêcher de sentir une pointe de regret. Ne suis-je pas juste en train de perpétuer le cycle des noms atroces conçus pour gratter un peu de célébrité ? Suis-je devenu complice de ce jeu de cirque musical ? Je demande à E-Coli ce qu’il ressent lorsque quelqu’un rit en entendant le nom de scène qu’il s’est choisi.
« S’ils en rient ouvertement, ça ne me dérange pas. Je ne joue pas le genre de musique qui passerait sur les ondes en pleine journée, donc c’est probablement le plus proche que je serais jamais d’avoir un présentateur qui parle de moi dans une émission de radio ! »
Ce genre de musique, c’est la tekno, des Balkans plus précisément. Un jour, j’ai rencontré un mec à Glastonbury qui m’a dit jouer de la minimal techno. J’ai pensé, « Oh cool, je suppose que ça pourrait me parler, si j’étais dans le bon état d’esprit. » Puis je lui ai demandé « Tu aimes Ricardo Villalobos ? » et il m’a répondu, « Qui ? Non, je joue de la techno avec un K. Comme, tekno. » Il était jongleur, portait un débardeur et fumait des roulés sans filtre.
Je pensais en être arrivé au bout de mon périple, mais je sentais bien qu’un ingrédient faisait encore défaut à l’édifice d’excréments qu’est mon enquête. Il me fallait parler à Maximum Bellend. C’était lui, ma baleine blanche et j’étais le Capitaine Achab, à la dérive sur un océan de liens SoundCloud morts. Quand soudain…
Je lance FaceBook Messenger et je me prépare pour l’interview de ma vie.
Suite ci-dessous.
