Banksy publie une lettre de Zehra Dogan écrite depuis sa cellule de prison
Elle y relaie les histoires de «tortures sanglantes» et le quotidien des prisonniers.
Depuis sa prison Diyarbakir en Turquie, la journaliste féministe kurde Zehra Dogan a écrit une lettre clandestine au street-artiste anglais Banksy pour relayer les histoires de «tortures sanglantes» et le quotidien des prisonniers.
En 2017, cette ancienne journaliste pour l’agence d’information féministe kurde Jinha (fermée fin 2016 par décret du président Erdogan) a été condamnée à 2 ans et 10 mois de prison pour avoir publié une peinture qui représente des bâtiments détruits sur lesquels apparaissent le drapeau Turc. Également peintre, Zerha Dogan dénonce les maux de son pays par le dessin - qu’elle reproduit la plupart du temps sur des papiers journaux et qui évoque les répressions du gouvernement Erdogan.
Une artiste qui en inspire un autre : suite à l’emprisonnement de la jeune femme, Banksy à peint en mars 2018 sur le mythique Bowery Mural de New-york le visage de la jeune femme, prisonnière du décompte des jours de sa condamnation.
La jeune femme, qui n’a pas le droit de communiquer depuis sa cellule, a choisi d’envoyer une lettre clandestine à l’artiste pour y dépeindre le quotidien des prisonniers. «Je vous écris cette lettre illégale d’un donjon qui a une histoire de tortures sanglantes…» commence la jeune femme avant de dépeindre les horreurs qui se produisent en prison, des femmes torturées, le bruit des moteurs d’avions qui partent pour la guerre et la confrontation à la mort de proches chaque jour dans les journaux. Zehra Dogan finit sa lettre en remerciant Banksy par le dessin qu’il a fait pour elle.