Boycotts, désabonnements et départs d’artistes : la controverse qui fait trembler Spotify
Spotify accusé de privilégier les armes à ses artistes

Spotify est entouré d’une controverse depuis quelque temps. Récemment, le hashtag #BoycottSpotify a été accompagné de messages tels que : “J'en ai fini avec Spotify. J'encourage tout le monde à retirer sa musique de la plateforme.”
Tout commence en novembre 2021, lorsque le fondateur de Spotify, Daniel Ek investit une première fois 100 millions d'euros dans Helsing, une société allemande de technologie militaire qui développe des systèmes de guerre basés sur l’IA et les drones de combat, capables de transformer de massives quantités de données en informations exploitables pour la défense, via Prima Materia, sa société de capital-risque. Si l’entreprise était déjà connue pour ne pas assez rémunérer ses artistes, cette situation n’a fait que ternir l’image de l’application auprès de ses 678 millions d’utilisateurs et 268 millions d’abonnés payants.
Par la suite, Daniel Ek a participé à une nouvelle levée de fonds de 600 millions d’euros pour Helsing. Les technologies développées par l’entreprise sont actuellement utilisées dans le conflit ukrainien. Grâce à ces investissements, Ek siège désormais au conseil d’administration de Helsing.
De son côté, Daniel Ek défend que “l’Europe renforce rapidement ses capacités de défense en réponse à l’évolution des défis géopolitiques” et qu’ “il est urgent d’investir dans des technologies de pointe qui garantissent son autonomie stratégique et sa préparation à la sécurité.”
Ne comprenant pas l’intérêt de Daniel Ek à investir directement dans des technologies militaires, plusieurs groupes ont décidé de se retirer de Spotify.
Le groupe américain Deerhoof qui ne souhaite pas que sa “musique tue des gens”, est suivi par le groupe expérimental Xiu Xiu, ainsi que par le groupe de rock psychédélique australien King Gizzard & the Lizard Wizard, dont le tweet “Fuck Spotify”, invitant leurs fans à rejoindre d’autres plateformes de musique, n’est pas passé inaperçu.
Par ailleurs, les artistes Neil Young et Joni Mitchell accusent Spotify de diffuser de fausses informations sur le Covid-19 et de soutenir des contenus complotistes d’extrême droite en diffusant le podcast de Joe Rogan sur Spotify.
Les fidèles de la plateforme s’y sont aussi mêlés et plusieurs appels au boycott ont émergé. Alors, accompagné du hashtag #BoycottSpotify, les voix se sont élevées. “Écouter de la musique sur Spotify, c’est financer la mort et la destruction [...] choisissez si vous voulez être complices de cette honte”, commente un internaute italien sur X. D’autres tweets tels que : “Heureuse d’avoir quitté Spotify… parce qu’ [...] ils ne paient déjà pas beaucoup les artistes avec nos abonnements, et maintenant ils investissent dans l’IA militaire” ou encore “la musique ne devrait pas financer la guerre” inondent le feed de X.
Ensemble, plusieurs utilisateurs de l’application ont même partagé leurs désabonnements. D'autres estiment que l'argent investi chez Helsing aurait pu servir au paiement des artistes.