Chicago a élu une maire noire et lesbienne pour la première fois de son histoire
Une première historique pour la ville de Chicago
C’est une première pour la ville de Chicago, ville marquée par de profondes inégalités sociales et la violence policière : les habitants ont élu une femme noire et lesbienne à la tête de leur ville mardi 2 avril. La démocrate et afro-américaine Lori Lightfoot l’a largement emporté face à Toni Preckwinkle.
« C’est le changement contre statu quo », a récemment déclaré la nouvelle maire, en faisant référence à son opposante Toni Preckwinkle, 72 ans, élue locale depuis plusieurs décennies, actuellement à la tête du comté de Cook, celui de Chicago.
Lightfoot, ancienne procureure fédérale, a obtenu 74% des voix avec un programme progressiste, promettant notamment de réduire les inégalités sociales et raciales. Les quartiers Sud et Ouest de la ville, les plus défavorisés et habités en majorité par une population noire, sont mis à l’écart du nord, qui profite des programmes de développement économique.
Depuis 1837, la municipalité de Chicago n’a été dirigée qu’une fois par une femme et une fois par un afro-américain. Lori Lightfoot est la première lesbienne à diriger cette ville de 2,7 millions d’habitants et la troisième du pays.
En 2018, plus de 550 meurtres ont été enregistrés à Chicago, soit plus que les chiffres de New York et Los Angeles compris.
Un scrutin marqué par un sentiment de ras-le-bol envers la politique locale. Au premier tour, Lightfoot a notamment devancé Garry McCarthy, engagé en tant que chef de police en 2011 par l’ancien maire Rahm Emanuel pour endiguer la criminalité.
Il a été limogé en 2015 pour sa gestion de l’enquête sur la mort d’un jeune noir, Laquan McDonald, abattu par un policier. Rahm Emanuel avait été accusé d’avoir tenté de couvrir le scandale, ce qui avait entraîné des mois de manifestations contre les violences policières dans la ville. Le policier a été condamné à sept ans de prison en janvier.