SoundCloud modifie sa politique sur l’IA après la controverse
Face aux critiques, la plateforme revoit ses règles

Une simple phrase dans les conditions d’utilisation a suffi à semer le doute. En début d’année, SoundCloud a discrètement modifié ses règles, mentionnant que les contenus mis en ligne pouvaient être utilisés pour entraîner des technologies d’intelligence artificielle. L’info passe d’abord inaperçue jusqu’à ce qu’un article de Futurism publié en mai attire l’attention sur cette clause. La réaction ne se fait pas attendre.
Si aucun artiste n’est spécifiquement cité dans la controverse SoundCloud, l’inquiétude est palpable. En février, plus de 1 000 artistes britanniques, dont Kate Bush et Damon Albarn, ont protesté via un album silencieux contre l’usage non consenti de leurs œuvres par l’IA. Un geste révélateur d’un malaise grandissant dans le milieu musical. Cette crainte d’être imitée par des IA génératives sans autorisation fait écho chez de nombreux créateurs. Ils redoutent que leur musique serve à alimenter des IA génératives capables d’imiter leur style sans leur autorisation. L’idée que leur art puisse être absorbé par la machine sans consentement provoque une vague de mécontentement sur les réseaux.
Face à la pression, SoundCloud a tenu à clarifier : "Nous n'avons jamais utilisé les contenus des artistes pour entraîner des modèles d'IA générative, ni autorisé des tiers à le faire." L’entreprise a précisé via un communiqué sur leur site et repartagé sur X que l’usage de l’IA sur la plateforme concerne uniquement des fonctions comme la recommandation de morceaux, la détection de contenu ou encore la lutte contre la fraude.
La direction prend alors une décision claire. Les règles sont réécrites. Toute utilisation d’une œuvre musicale dans le cadre d’un entraînement d’IA devra désormais obtenir l’accord explicite de l’artiste. Une manière de rétablir la confiance avec les créateurs et de garantir le respect de leur travail dans un environnement technologique en pleine évolution.
L’épisode SoundCloud rappelle à quel point les questions autour de l’intelligence artificielle restent sensibles dans le monde de la musique. Derrière les promesses d’innovation se cache souvent une réalité plus trouble pour les artistes qui souhaitent garder le contrôle sur leurs œuvres.
SoundCloud seems to claim the right to train on people's uploaded music in their terms. I think they have major questions to answer over this.
— Ed Newton-Rex (@ednewtonrex) May 9, 2025
I checked the wayback machine - it seems to have been added to their terms on 12th Feb 2024. I'm a SoundCloud user and I can't see any… pic.twitter.com/NIk7TP7K3C