Un escroc à la playlist aurait volé 1 million de dollars à Spotify
Un petit malin a exploité les failles du système
Un reportage publié par Music Business Worldwide met en lumière l’activité douteuse d’un créateur de playlists bulgare. Ce dernier aurait volé plus d’un million de dollars au géant du streaming.
Une arnaque repérée par l’employé d’une grande maison de disque en septembre 2017, quand deux playlists intitulées ‘Music from the Heart’ et ‘Soulful Music’ atteignent #84 et #35 des charts internationaux du groupe. Ces playlists contenaient plusieurs centaines de tracks de 30 à 40 secondes et en dépit de leur énorme nombre de plays au compteur, comportent chacune moins de 2 000 followers.
L’enquête révèle que chaque playlist recevait un nombre impressionnant de plays de la part de 1 200 individus. Il est alors suspecté que l’auteur de la playlist avait en fait acheté ce même nombre de comptes premium - lui permettant d’utiliser chaque profil pour passer en boucle les morceaux de ses playlists en continu.
Place aux chiffres : Malgré des frais d’abonnement mensuel de 12 000 dollars pour ces comptes premium, les revenus engrangés, reversés par Spotify aux ayants-droits des morceaux pour chaque morceau de 30 secondes, sont énormes.
Chaque play représente en effet un versement de 0.004$, multiplié par les 72 millions de plays de la playlist ‘Soulful Music’ chaque mois : soit 288 000 dollars par mois. De plus, si des bots étaient utilisés pour changer automatiquement de morceau après les 30 secondes nécessaires au déclenchement de la monétisation, le nombre total de plays s’élèverait à 103 millions, soit 415 000 dollars de bénéfices mensuels.
Le plus fou dans l’affaire, c’est que cette arnaque est complètement légale. Les deux playlists ont disparu en octobre 2017, mais au vu des chiffres ci-dessus et de leur longévité, le revenu engrangé pourrait avoir dépassé le million de dollars.
Spotify a publié un communiqué officiel : « Nous poursuivons nos efforts et investissons énormément dans l’amélioration de nos démarches, des méthodes de détection et de suspension pour réduire l’impact de ces activités inacceptables sur les vrais créateurs, ayant-droits et nos utilisateurs. »