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Flashback : Black Devil Disco Club raconte la musique et les soirées de sa jeunesse

"Les évolutions viennent souvent de gens qui font des conneries"

  • Thomas Andrei • Photos : © Robin Benisri
  • 25 September 2017
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Dans ces premières soirées disco, on consommait quoi comme drogue ?

(Sèchement) Non mais moi j’ai toujours fréquenté des gens très bien. J’ai pas fréquenté de losers. Ça ne m’intéresse pas, les losers. Les mecs qui s’en mettent dans le pif pour se prendre pour les maîtres du monde, ça ne m’intéresse pas. Les junkies ne m’intéressent pas. Si, il faut prendre de la drogue quand tu es très riche et que tu as les meilleurs produits du monde. Mais souvent les gens prennent de la merde. Je ne sais pas ce que les gens prenaient dans ces soirées. Ça ne m’intéressait pas.

Les gens qui prenaient du LSD dans les années 60 c’était des losers aussi ?

Non, c’était des aventuriers. Moi j’ai testé. Mais l’herbe, par exemple, ça me rend triste. Systématiquement. Donc à dégager. J’ai passé des soirées dans lesquelles tout le monde se fendait la gueule et moi je m’emmerdais comme un rat mort. Puis les champignons, tous ces trucs là, ce n’est pas pour moi. Je n’aime pas du tout perdre le contrôle. J’ai entendu Polnareff dire la même chose. Tu sais, on croit qu’il était dedans, mais c’est juste parce que ça fait vendre du papier journal et du disque. T’as vu Mick Jagger ?

Il est en pleine forme…

Ben alors ? Ah, il a peut-être fait des tentatives, comme moi. Mais on a détruit des tas de jeunes en faisant croire que leurs idoles étaient de grands drogués. Mais les grands drogués sont tous morts.

En quoi les foules de l’époque sont différentes de celles d’aujourd’hui ?

La foule, c’est une personne. Quand c’est gagnant, c’est gagnant. Moi ça va, je gagne depuis 10 ans. Les réactions sont unanimes, même au Mexique ou en Chine. Ils applaudissent de la même façon, au même moment. J’amène du ravissement et de l’humanité. Ça vient vraiment de moi et c’est donné avec plaisir. Le public est toujours charmant et de plus en plus jeune. À Bobigny, récemment, des petites mômes de 16 ans sont venues me voir : « putain c’est vachement bien. » Ou un mec me prends dans ses bras et me dit : « Enculé ! Qu’est ce que c’était bien ! » Ou des potes de mon fils sont venus me voir avant un concert : « Bernard, tu joues à quelle heure ? » Comme si j’étais un pote de la récré. C’est charmant. Vraiment agréable, pour un vieux monsieur. Du coup j’ai beaucoup de mal à parler à des gens de mon âge. Les gens ne me traitent jamais comme un monsieur. Je n’ai pas beaucoup de famille, comme ça, ça m’arrange. Mes amis sont vieux. Je n’ai aucune conversation à avoir avec eux. Je suis pas comme les autres.


Crédits :

Propos recueillis par Thomas Andrei
Photos :
© Robin Benisri

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