Rencontre : Minuit Une, le laboratoire des lumières
Que la lumière soit !
Comment avez-vous fait pour contrer l’effet désagréable du laser ?
On fait tourner le faisceau à une vitesse de plus de 333 hertz. Il passe tellement vite dans notre œil qu’il n’a pas le temps d’absorber l’énergie. C’est exactement comme lorsqu’on passe notre doigt dans une flamme de briquet, si on le passe doucement ça nous brule et si on le passe très vite ça ne fait rien parce que la peau met elle aussi un certain temps à absorber l’énergie. Tels que les systèmes de lasers étaient conçus auparavant, ils ne pouvaient pas aller aussi vite. Avec notre produit, on remarque que les gens n’ont plus cette méfiance envers le laser. Ils se rendent compte qu’il n’y a plus l’effet désagréable qu’ils connaissaient. On a nettement amélioré la sécurité oculaire sur le dispositif laser.
Vous décrivez votre produit comme un « instrument de lumière ». Peux-tu développer cette idée?
Ça vient avant tout du fait qu’il y ait des possibilités infinies avec le produit de façon à ce que chacun puisse l’utiliser suivant son style, un peu comme un instrument de musique. Nous développons des outils qui seront utilisés par des profils très différents, comme des créateurs lumières et des décorateurs. Ils auront chacun une utilisation et une interprétation différente du produit. Aussi, on aimerait que la lumière soit là pour traduire une interprétation de la musique et du coup on s’intéresse beaucoup au travail des différents light designers qui s'expriment pour la plupart dans un style singulier. Une pyramide reste une pyramide, mais si on la regarde dans un certain angle c’est un triangle, dans un autre c’est un carré. On peut même en faire une étoile… C’est une sorte de brique pour que les gens puissent construire leurs propres structures lumineuses, un peu comme un jeu de lego finalement.
Qu’avez-vous envie de provoquer chez le public?
Notre rêve ce serait que les gens aient pour habitude d’être critique envers la scénographie lumière. De la même manière qu’ils apprécient un set, on aurait envie qu’ils se disent à la fin " tiens j’ai bien aimé tel ou tel effet, ça m’a fait penser à ça". Dès lors il n’y aurait plus cette dualité entre la musique et la lumière, pour que les deux s’accompagnent et se complètent. On pense, et j’en suis même convaincu, que les clubs et les musiques électroniques sont un terrain qui s’y prête énormément. C’est même là où l’exercice est le plus difficile.
Suite de l’article plus bas.