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Nastia : Keep on dancing

Le voyage depuis son village ukrainien jusqu'à la scène

  • Texte : Joe Roberts | Images: Carsten Windhorst
  • 17 May 2016
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Née dans un village de moins de 2000 habitants, la plus jeune de trois soeurs, Nastia (de son vrai nom Anastasia Besedina), a grandi en aidant sa mère avec les poulets et les cochons dans le jardin. C’est néanmoins à l’école qu’elle était la plus heureuse. Passionnée par la danse depuis si longtemps qu’elle ne peut se remémorer la date exacte, elle est devenue la fille un peu populaire de l’école, celle qui a créé son propre groupe de danse et qui a participé aux concerts du village.

Elle avait à peine 13 ans lorsqu’elle a commencé à sortir, son âge dissimulé derrière du maquillage et des hauts talons. Elle a découvert la musique électronique pendant la même période, pas seulement grâce à MFM, la radio locale de Donetsk (la grande ville la plus proche) mais aussi grâce à la télévision. « Il y avait des films hyper cool comme The Matrix et The Dancer », avoue-t-elle, montrant un intérêt particulier pour ces deux films et pour leurs B.O. respectives. C’est d’ailleurs avec ‘Take California’ qu’elle a ouvert son set au Kolorz Festival l’année dernière.

A l’âge de 16 ans, elle a commencé à sortir avec DJ Cross, son DJ house préféré de MFM. A 17 ans, elle était danseuse au Club NLO, l’un des meilleurs clubs de Donetsk, après avoir été repérée par l’équipe la première fois qu’elle y est allée. « Je voulais montrer le meilleur de moi-même. C’était vraiment un show ». Elle a ensuite déménagé en ville pour faire ses études de marketing, mais ça n’a jamais été une réelle vocation pour elle : « Je n’ai aucune idée de ce qu’est le marketing ». Quelques temps après, malgré le scepticisme de ses proches, elle a décidé qu’elle deviendrait DJ. Celui qui lui a appris les bons gestes, c’est DJ Cross, tandis que le côté technique est venu progressivement par la suite. À l’âge de 18 ans, la machine se lance : elle prend pour la première fois les commandes d’un club. « C’était hyper stressant, mes mains tremblaient. Mais c’était cool. »

L’année suivante, en 2006, alors qu’elle était en Thaïlande, elle reçoit un mail de Tapolsky : promoteur de festival et père de la scène drum’n’bass en Ukraine, personnalité très respectée dans le domaine. « Je n’y croyais pas, je pensais que c’était un fake tellement c’était incroyable.»

Laur rencontre a profondément changé le cours de sa vie. Il l’a introduite dans le monde du drum’n’bass, le style de musique qui correspondait le mieux à son énergie et à sa personnalité. Aujourd’hui, elle affirme que c’est ce qu’elle préfère jouer, ce qu’elle écoute quand elle a un coup de mou… Elle nous l’a d’ailleurs prouvé lors de sa prestation au Mixmag Lab LDN. Quelques temps après, Tapolsky et Nastia se sont mariés et sont devenus les heureux parents d’une petite fille qui a actuellement 8 ans : Uliana.

La séparation du couple en 2009 a eu un impact énorme sur la carrière de Nastia, un véritable stimulant. Après avoir rencontré l’un des VJs de KaZantip, Nastia s’est intégrée au festival. A partir de là, elle a commencé à se lancer et à rouler sa bosse. Une vidéo d’elle relatant son set de neuf heures en 2009 est devenue complètement virale. On la voit habillée en robe verte moulante, danser, bouger et crier plus fort que tout le monde sur le track de Loco & Jams ‘Medusa’.

A partir de là, les demandes de booking ont commencé à être de plus en plus nombreuses : certains voulaient qu’elle repasse exactement le même son pour reproduire cette même démence, mais elle a refusé de le rejouer, par peur d’être cataloguée et limitée à un seul track. De nombreuses rumeurs l’ont touchée : on l’accusait de s’être droguée (elle a fumé de la weed et essayé les champis seulement quelques fois dans sa vie) et on lui affligeait des insultes sexistes. Le cercle vicieux des réseaux sociaux. « Après avoir rompu avec mon mari, j’ai pris une bouffée d’énergie que je n’aurais jamais soupçonné auparavant. Ça émanait de moi. C’était naturel. » Alors qu’elle avait été surnommée « DJ Beauty » par DJ Cross, elle a commencé à être connue comme « Nastia Beauty ». Au bout d’un moment, Nastia a eu l’impression de ne pas être prise au sérieux. « J’avais l’impression que les gens ne me comprenaient pas. C’était vraiment dur. J’ai changé de style, de musique et de nom. »

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