Alerte à l’”ecstasy chinois” : un dérivé mortel de la MDMA a fait 125 victimes

Un dangereux dérivé de la MDMA, le N-Ethylnorpentylone, circule depuis quelques mois sur le circuit festivalier international. La drogue, dont l’apparence, l’odeur et le goût se rapprochent de la MDMA, a des effets secondaires dangereux. 3 fois plus forte que la MDMA, la substance a déjà causé 125 morts dans le monde entier entre 2016 et 2018 selon un rapport récent publié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L’OMS a identifié une augmentation « dramatique » des saisies de la drogue depuis 2016. En réaction, les Nations Unies en ont proclamé l'interdiction mondiale.

L’association britannique The Loop, qui organise des stands de testage de drogue et de prévention sur les festivals anglais, a dit avoir trouvé la substance dangereuse sur 5% des échantillons de cachets d’ecstasy testés cette année. Sa fondatrice Fiona Measham s’est confiée au journal anglais The Telegraph sur les dangers de cette nouvelle drogue :

« Le vrai problème, c’est qu’au départ les effets de sont pas très différents de ceux qu’un utilisateur pourrait attendre de la MDMA, mais ils prennent plus de temps à venir. Les gens peuvent alors penser avoir acheté quelque chose de plus faiblement dosé, en prendre davantage et overdoser sans s’en rendre compte. »

S'il ressemble bien au premier abord aux habituels cristaux de MDMA, avec des effets similaires les deux premières heures après ingestion, le N-Ethylnorpentylone a des effets secondaires redoutables. La drogue est trois fois plus forte que la MDMA : elle provoque psychose et paranoïa chez les usager·ère·s, qui peuvent rester éveillée·s jusqu’à 4 jours après ingestion.

Comme celui-ci possède toutes les caractéristiques visuelles et olfactives de la MDMA, le seul moyen de déceler le N-Ethylnorpentylone est le test au réactif chimique.

Measham, professeur de criminologie à l’université de Durham et ancien conseiller en drogues auprès du gouvernement anglais, a déclaré « Il peut tenir [les usagers] éveillés entre deux et quatre jours. Ils deviennent de plus en plus stressés et anxieux. Le souci est que les jeunes ne réalisent pas que leur état est dû à la drogue et pensent qu’ils en sont la cause, ou qu’ils perdent leurs moyens. On a vu des gens sombrer dans des périodes de psychose intense ».

À Paris, le Drugtruck, laboratoire de testage ambulant de Techno+, a remporté les 80 000€ de financement de la mairie de Paris l’an dernier. Des kits de testage individuels sont disponibles sur le site Dance Safe.

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