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Le LSD pourrait-il améliorer les performances des services de renseignement américains ?

Le LSD comme arme militaire ?

  • CAMERON HOLBROOK
  • 12 March 2019
Le LSD pourrait-il améliorer les performances des services de renseignement américains ?

Un article universitaire récemment publié dans le journal professionnel Marine Corps Gazette explique que le micro-dosage de LSD pourrait bien donner un avantage à l’armée américaine sur ses adversaires.

Mixmag a récemment couvert une étude sur le micro-dosage des psychédéliques qui déclare que l’administration quotidienne de petite quantité de psychoactifs aiderait à « améliorer l’attention » et « combattre la dépression ». Les atouts de ces résultats appliqués au domaine militaire n’ont cependant pas été envisagés, jusqu’à aujourd’hui.

Intitulé ‘Microdosing: Improving performance enhancement in intelligence analysis’ (Microdosage : améliorer les performances dans l’analyse de renseignement), cet article a été écrit par Maj. Emre Albayrak, un officier qui a servi au sein des unités de la Marine Corps. Il déclare que les avantages cognitifs du micro-dosage de LSD et le passage à ce qu’il appelle « l’état flottant » (“flow state”) pourrait constituer un avantage militaire stratégique sur les ennemis, comparé à l’intelligence analytique.

Alors qu’aucun test sur le LSD n’a été mené par l’armée américaine dernièrement (du moins à notre connaissance), Albayrak suggère une expérience sur un groupe de volontaires, avec le jeu de stratégie Go. Ce jeu populaire chinois a été utilisé dans le passé pour évaluer les diverses fonctions cognitives telles que la prise de décision, la mémoire, l’attention et les mécanismes visuo-spatiaux. Ce test permettrait selon lui de déterminer si la drogue peut aider les Américains à combattre leurs ennemis.

Si cette étude représente pour beaucoup une proposition osée, Albayrak signale que l’armée américaine, tout comme d’autres forces militaires à travers le monde, a bien employé les drogues à travers l’Histoire pour maintenir les soldats en état d’alerte et leur donner un avantage psychologique sur leurs adversaires. Différents types d’amphétamines étaient mis à disposition des soldats et des pilotes durant la Première et la Seconde Guerre Mondiale pour les aider à rester éveillés et concentrés pendant leurs missions.

L’auto-médication n’est pas rare non-plus chez les soldats. Pendant la guerre du Vietnam, une étude menée par le Département de la Défense aux Etats-Unis a montré que 31% des militaires s’est adonné à l’usage récréatif des psychédéliques. 28% a consommé des drogues dures, comme l'héroïne. Par ailleurs, l’usage de substances non répertoriées comme la Ritalin et l’Adderall est également répandu au sein de l’armée américaine. L’année dernière, 14 aviateurs en charge de la surveillance d’armes nucléaires ont été poursuivis pour « usage et vente de LSD pendant le service. » D’autres ont été déclarés coupables pour usage d’ecstasy et de cocaïne.

Sean Cavanagh, analyste militaire qui a étudié les usages militaires des drogues, émet des réserves sur l’étude potentielle, mais dit qu’« une surveillance solide » et « un teste éthique et compréhensif pourrait générer des résultats notables », il confie au site américain The Daily Beast.

« Une personne qui va en rave n’a aucune idée de ce qu’elle ingère » ajoute Cavanaugh. « Un soldat à qui l’on donne une drogue qui augmente les performances d’un physicien est certainement mieux placée qu’une personne en rave. »

Albayrak défend que « le combat ne récompense pas le fair play » et les ennemis des Etats-Unis ont déjà commencé à « chercher un avantage sur [eux] grâce aux [drogues qui améliorent la performance] et les nootropiques. » Malgré ces possibles avantages, nombreux sont ceux qui s’inquiètent de cette suggestion, dû au passé sombre du gouvernement américain avec les tests au LSD – en particulier les expérimentations de la CIA sur les humains pendant la Guerre froide.

« À quoi va ressembler une brigade de renseignement qui utilise des psychédéliques ? » interroge Cavanaugh. « Seront-ils enfermés dans une pièce à résoudre des problèmes et trouver des codes, ou seront-ils armés, sur une base ? » La question des potentielles conséquences du micro-dosage par les militaires américains doit être abordée, mais Albayrak reste convaincu que « le LSD et les champignons représentent un danger moins élevé pour ses usagers et pour les autres comparé aux autres drogues » et que les expériences sur le micro-dosage « donnerait accès à une ressource inexploitée pour créer un avantage insurmontable sur tout nos adversaires. »

Crédits :

Via: The Daily Beast

Photo: Common Dreams

Initialement paru sur mixmag.net

Adapté de l’anglais par Sarah Pince
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